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COMPORTEMENT ET ELEVAGE DE L’IGUANE DES FIDJI

Brachylophus fasciatus (Brongniart 1800)

de Schmidt Jürgen, http://www.cyclura.info

 

·                    Description et histoire

 

L’iguane des Fidji fait partie des espèces rares des iguanes du vieux monde et est le représentant le plus extraordinaire de sa famille. Il vit rarement en vivarium et en terrain libre. Les connaissances sur son comportement sont rares et il n’y avait jusqu'à maintenant peu de commentaires sur son attitude et sa reproduction. Cette espèce appartient, grâce à ses couleurs, à la catégorie des lézards les plus extraordinaires du monde. Les mâles ont une couleur de base vert clair ou foncée avec des points blancs ou bleus, des traits en forme de vague dans le cou ainsi que deux grandes bandes verticales sur les côtés du corps. Les femelles qui sont uniformément vertes, ont  parfois quelques points ou des bandes partielles sur les flancs. Le corps est très semblable au jeune iguane vert. La tête est cependant plus gonflée et compacte.
Les iguanes des Fidji, mâles et femelles, atteignent à l’age adulte une longueur de 20 cm de la tête au tronc et une longueur totale de 60 – 75 cm. Des griffes effilées (acérées) aux longs doigts et une longue queue arrondissent l’image d’un iguane vivant en arboricole. Sur les îles Fidji se sont développées différentes variantes de couleurs et de dessins. Cependant, ces variantes ne sont pas reconnues comme des sous-catégories ou comme des catégories indépendantes (une description complète avec des  définitions se trouve chez zug 1991).
La production naturelle de cette catégorie se développe essentiellement sur les grandes îles Viti Levu et Vanua Levu,  sur le groupe d’îles des alentours, à l’est du groupe Lau  jusqu’aux îles Tonga, Ha’apai, Vava’u et Eau ainsi que sur le groupe d’îles Vanuatu (Bauer 1988) sur lesquelles  cette espèce fut introduite il y a cinquante ans et a formé une population stable. Les iguanes des Fidji sont connus pour vivre dans les arbres et se trouvent presque essentiellement dans les forêts basses près des côtes. Parfois on les trouve aussi dans la mangrove. On en trouve rarement dans les forêts tropicales profondes des îles (gibbons 1984). L’espace de vie préféré des ces iguanes est les arbres et les buissons assez hauts avec une végétation feuillue dans laquelle leur couleur camouflage leur offre protection et source de nourriture (feuille, fleurs et fruits). Les iguanes des Fidji passent leur vie dans les arbres et descendent pour déposer leurs œufs au sol.

  

PROGRAMME D’ELEVAGE EN ZOO ET DETENTION PRIVEE

  

v     STATUT

 

L’iguane des Fidji est une espèce protégée dans le monde (traité de Washington) et répertoriée depuis juin 1981 (ordonnance de protection de l’espèce dans la communauté européenne). Sur les îles, l’exportation est interdite est des amendes sévères sont prévues contre les contrevenants. Ces iguanes sont sur la liste rouge (1994) et répertoriés comme espèce menacée. La population naturelle actuelle est estimée à moins de 10 000 animaux  qui sont répartis en  29 populations locales différentes.
Le maintien de cette espèce a reculé au siècle dernier à cause d’ennemis non naturels, introduits dans la région, comme les Mungos et les chats domestiques. Une autre cause de ce déclin vient des chèvres sauvages et des porcs ainsi que l’introduction de la canne à sucre qui menace les forêts (déforestation). Pour le moment, il n’est pas encore question de mettre au point un programme d’élevage sur Fidji ou Tonga. Le zoo de San Diego mène pourtant des pourparlers avec le gouvernement de Fidji, avec l’objectif de transplanter des animaux menacés dans leur espace vital vers des lieux plus hospitaliers et de mener des études génétiques. Le zoo de San Diego possède la population la plus importante d’iguanes en vivarium (environ 80 animaux) qui son répartis sur 15 jardins zoologiques aux USA. Dans quelques zoos, nous en sommes à la 3ème génération. 8 des 10 animaux du zoo de San Diego proviennent de l’île Orchid Culture Centre de Fidgi et furent importés aux USA en 1987. Quelques animaux importés sont morts depuis mais ils se sont tous reproduits et ces dernières années, on pouvait compter un élevage de plus de 100 jeunes.  En Europe, il n’y à que le zoo de Rotterdam qui a ces iguanes. Malheureusement, les hollandais ont peu de réussite dans cet élevage. Aux USA, le service « Fish and wild life service » interdit l’importation privée en Europe. IL y a cependant quelques « détenteurs » de cette espèce et l’élevage a parfois réussi. Des élevages sont proposés régulièrement mais les prix sont très élevés.

 

v     DETENTION EN VIVARIUM

 

Les iguanes de Fidji doivent vivre dans des vivariums spacieux. Mesures minimales : 200 x100 x 120 cm (L x B x H). Plus les vivariums sont grands, mieux c’est pour la vie des iguanes, car les mâles aiment l’espace et peuvent devenir agressifs envers la femelle s’ils sont dans un territoire  exigu. Le terrarium doit être construit, de telle manière que l’on puisse séparer le couple par une cloison amovible. Comme aménagement, ils ont des branches horizontales et verticales avec une surface rêche sur  lesquelles L’iguane passe la plupart de son temps. Celui qui ne veut pas renoncer aux plantes naturelles, peut employer des espèces de Ficus, Pothos, Philodendron et Nephthytis qui de toute façon peuvent être consommées. Mais la nourriture doit être contrôlée car elle joue un rôle prépondérant dans le maintien et la reproduction de l’animal. C’est pourquoi, je renonce aux plantes naturelles et j’emploie une décoration artificielle. De nombreuses plantes artificielles offrent aussi aux femelles la possibilité de se protéger des mâles. Le vivarium doit être  humidifié tous les jours avec une eau légèrement tempérée. La plupart du temps, les iguanes lèchent les feuilles et branches, mais une coupelle avec de l’eau fraîche doit être mise à leur disposition dans le vivarium. La déshydratation est un danger potentiel, surtout chez les jeunes animaux. Il ne faut pas faire de vivariums en bois car l’humidité (humide: 60-80% le jour, 75-95% dans la nuit) peut être trop élevée. Il est préférable d’utiliser des matières artificielles comme le plexiglas ou plaques en polystyrène. Pour le sol, j’ai utilisé différentes substances comme du sable (quartz – silice) en différentes couches. Le mélange de tourbe et de sable moisit très vite à  cause de l’humidité et présente un danger pour la santé de l’animal.  Il faut aérer le vivarium avec environ, 4 aérateurs de 10 x 30 cm. Sans aération,  Les iguanes tombent malades et si l’humidité est trop élevée,  ils peuvent faire une inflammation de la peau qui se soigne difficilement. L’installation technique se compose de 4 tubes « néon » de 18 watts (Philips TL96) et de deux  Rayons UVB 160 watts qui doivent être remplacés tous les ans. Ces rayons doivent être réglés par un thermostat (biotherm 2000) pour que la température de jour soit régulée à 28-32°C. Sous le rayon, la température monte jusqu’à 40°C. La distance du rayon à la place « allongée » de l’animal doit être de 20 à 30 cm. Autrefois, j’utilisais un rayon UV Osram ultravitalux (300 watts), avec une distance d’environ 60-70 cm jusqu’à la place « allongée » de l’animal. Les deux types de rayons n’ont jamais occasionné de brûlures ou de transformation de la peau, malgré la distance minime. La nuit, la température doit être ramenée  à 20°C mais Il faut éviter qu’elle ne descende en dessous de 15°C, surtout de manière répétitive (pour un maintien en toute liberté possible) et peut ne pas être atteint en été. Une possibilité de retraite dans des endroits plus chauds existe aussi en liberté. Un maintien temporaire en liberté est recommandé. Les animaux sont plus actifs, ont plus d’appétit et présentent des couleurs plus intenses. La durée d’éclairage peut durer, plus de douze heures et toute l’année.  Les iguanes de Fidji mâles sont très territoriaux et c’est pourquoi à partir de la puberté, ils ne doivent pas vivre en société (ensemble). En outre, on peut délimiter les territoires par une sorte de d’écran, de sorte qu’ils ne se voient pas. Le comportement agressif peut également être causé par d’autres espèces de reptiles, comme les iguanes vert ou les basilics (reptiles dont je ne connais pas le nom) et amène à la longue un stress constant chez l’animal. Celui-ci peut même refuser toute nourriture et se laisser mourir. Cependant, un contact visuel d’environ 30 minutes par mois avec des congénères de même sexe, peut être stimulant chez les mâles et favoriser l’accouplement. On doit bien observer le mâle après de telles stimulations, afin qu’il n’attaque pas la femelle et la blesse. Même chez les femelles, il peut y avoir des problèmes de territoire, si bien qu’il est préférable de garder les iguanes des Fidji en couple. A moins qu’une séparation ne soit  vraiment nécessaire (incompatibilité ou soins médicaux). Il faut bien les observer pour reconnaître à temps des attaques éventuelles du mâle. Il peut y avoir des combats et des morsures assez conséquentes. Dans ce cas, il faut immédiatement les séparer. Certains couples sont incapables, après la séparation, de vivre en société.

 

v     NOURRITURE ET ALIMENTATION

 

Les iguanes des Fidji sont omnivores (mangent de tout). C’est pourquoi on doit leur offrir un large échantillon de nourriture. Je nourris mes iguanes adultes 6 fois par semaine. Un mélange de verdure de différentes herbes, feuilles, plantes herbacées, légumes à feuilles et à racines ainsi que des fruits. Pendant les mois d’été, je ramasse essentiellement de l’herbe d’une prairie non traitée. Chez KÖLHER (2000), on trouve une description détaillée d’une palette de plantes. Une fois par semaine il y a une journée de jeun. Deux à trois fois par semaine, j’ajoute des insectes, qui sont proposés, soit dans un plat, soit directement à la pincette. Ils sont préalablement saupoudrés de vitamines et de minéraux (Korvimin ZVT).  Les insectes préférés des iguanes des Fidji sont les mites à cire et leurs larves, grillons, sauterelles, zophobas et vers à soie. Les  blattes ne sont pas acceptées par tous les animaux. On doit faire bien attention à ce que les mâles ne prennent pas trop de poids. Les pattes, le départ de la queue et le cou doivent restés musclés mais non gras. Il faut absolument mettre les mâles à  la diète s’il y a surpoids. Dans ce cas, ne leur donner à manger que tous les deux jours, ne les nourrir qu’avec des herbes et renoncer aux insectes, le temps qu’ils reprennent leur aspect normal. Les femelles pleines ont un appétit élevé et doivent avoir une nourriture variée. Comme apport en calcium, on peut leur donner des écorces de séiche râpée ou des coquilles d’œufs de poule pilées. La plupart du temps, les femelles mangent jusqu'à 3-5 jours avant la ponte. Si elles  refusent  la nourriture pendant deux  à quatre semaines, cela signifie une difficulté à pondre ou autres problèmes. Si la femelle  est en bonne santé et bien nourrie avant la ponte, celle-ci ne posera aucun problème. Beaucoup d’iguanes se nourrissent très mal dès leur naissance. C’est pourquoi il faut veiller à ce que la nourriture soit fraîche et riche en vitamines et minéraux, afin d’éviter toute apparition de carences. Ces animaux doivent être observés quotidiennement pour discerner tout de suite une sous-alimentation ou une mauvaise alimentation. Essayer de nourrir de tels spécimens avec contrainte, les mènent à une mort certaine. Leur organisme affaibli ne permet pas de digérer et les animaux à l’estomac plein peuvent en mourir.  L’origine de cette mauvaise prise de nourriture est certainement due à un dérèglement de la flore intestinale. On ne doit pas non plus nourrir de force les jeunes spécimens qui n’arrivent pas à s’alimenter. Sinon, le stress et le manque de flore intestinale, les mènent à la mort.

 

v     REPRODUCTION ET ELEVAGE

 

La période d’accouplement chez les iguanes des Fidji, est toujours liée aux changements de couleurs, à l’inclinaison de la tête et aux morsures dans le cou et les pattes antérieures. Très souvent l’accouplement, proprement dit, ne se fait pas. Les femelles sont trop souvent blessées par les mâles et elles doivent être médicalement soignées. Ce sont souvent d’assez grosses blessures et des plaies ouvertes qui peuvent s’infecter par l’humidité de l’air. Pendant la période de l’accouplement, l’appétit diminue chez la femelle et il est souvent nécessaire de la nourrir avec une pincette.  Les femelles sont pubères en moyenne à l’âge de 2 ans, bien qu’en vivarium une première ponte soit possible vers 16 – 18 mois et ce avec une bonne nourriture. Il n’y à dans ce cas, qu’un ou deux œufs et fréquemment non fécondés. Les premiers œufs fécondés apparaissent généralement vers l’âge de deux ou trois ans. La quantité augmente chaque année et peut atteindre quatre à sept œufs. Normalement les femelles pondent une fois l’an. Cependant il y a des femelles qui peuvent produire quatre pontes par an. Mais dans ce cas, il n’y en à qu’une de  fécondée. Les pontes peuvent se faire toute l’année, cependant, elles se produisent le plus souvent entre Avril et Juillet. Ma femelle n’a jamais utilisée les boites (45 x 45 x 30) spéciales pontes, qui existent au zoo de San Diego. Dans mes vivariums, les femelles enterrent leurs œufs dans du sable à 10 - 15 cm de profondeur ou choisissent des pots avec des plantes naturelles (diamètre 20 cm)  remplis de terreau. Les œufs fécondés ont environ un diamètre de 40 mm pour une hauteur de 20 mm et pèsent de 8 à 10 grammes. Les œufs sont incubés dans de la vermiculite en forme de grain mélangée d’eau d’un rapport de poids 1/1. Je n’utilise aucune autre substance pour l’éclosion.Toute la ponte est portée à maturité dans une boite de conserve utilisée en cuisine (20x20x10). Sur le couvercle ou le côté, on perce des trous de 3 à 5 mm qui seront au départ fermés par du scotch. Tous les deux jours, les boites d’incubation sont ouvertes pour environ 30 secondes afin de contrôler les œufs enterrés. Avec une température d’incubation de 28-29°C, les jeunes éclosent après 120-200 jours. Avec des températures plus basses ou plus élevées, le nombre de jeunes non fiables est important. Les jeunes éclos ont un poids de 8 à 14 grammes et dès la sortie de l’œuf, on peur reconnaître le sexe aux marquages caractéristiques. Si l’œuf se fend, il est important de ne pas effrayer le jeune qui va éclore, parce qu’il risque de sortir  avant d’avoir  entièrement résorber la poche. Le phénomène  de l’éclosion peut durer 2 jours. Ensuite, les petits restent encore un jour dans l’incubateur puis le scotch est retiré délicatement pour garantir un bon échange gazeux. Le 3ème jour, on place les petits dans des incubateurs individuels  sans substance mais dont  le fond est recouvert d’un papier humecté d’eau. Ils y restent deux jours jusqu'à ce le cordon ombilical et le reste de la poche  tombent. A partir de ce moment, les jeunes intègrent ensemble un vivarium d’une grandeur de 80x60x60. Si les jeunes sont élevés individuellement, ils refusent bien souvent de s’alimenter. La nourriture est la même que pour les adultes. Les iguanes  commencent à s’alimenter en moyenne à  partir du 10ème  jour. Ils deviennent alors des demi adultes et leur robe vire aux couleurs définitives. Mais il est également possible qu’ils ne commencent à manger qu’au bout de 14-21 jours. Les jeunes mangent plus d’insectes que les adultes, leur besoin en eau est plus élevé et ils sont nourris 7 jours sur 7. Ils doivent être pesés une fois par semaine et si un animal perd plus de 10% de son poids au cours d’une semaine, il devra être nourri à la pincette. Et cela jusqu'à ce qu’il retrouve son poids normal. La méthode pour les nourrir à la main, est de mettre les aliments  au coin de la bouche. Ainsi le jeune se met tout de suite à mâcher et à avaler. Il faut renouveler l’opération tout de suite.  Une autre méthode consiste à le nourrir avec des aliments de bébés (petits pots) au goutte à goutte à l’aide d’une pipette ou seringue que l’on pose à la pointe du nez. Le jeune se met alors à lécher la pipette. A l’age de trois mois on peut installer  les jeunes iguanes de Fidji en couple dans un plus grand vivarium. L’idéal serait que ce soit le vivarium  dans lequel ils deviendront adultes.

 

v     ESPERANCE DE VIE

 

Si l’on applique toutes les conditions énoncées précédemment pour soigner les iguanes de Fidji, ils ont alors une longue espérance de vie. J’ai acquis mes animaux début 1990. A cette époque, ils allaient avoir 4 ans. Une espérance de vie de 20 à 25 ans peut être envisagée avec réalisme. Les animaux malades ont des symptômes qui ne trompent pas. Mauvais appétit, couleur de base foncée ou noire et les yeux tirés. Les iguanes ont besoin de soins intensifs et d’une observation quotidienne. Celui qui peut remplir toutes ces conditions, aura beaucoup de plaisir avec les iguanes de Fidji.

 v      Littérature:

 http://www.cyclura.info/artikels/bib_fiji.htm